Jean Pierre Raffarin, la Chine et le vin

14 avril, 2012   

L’ancien Premier Ministre Jean Pierre Raffarin connaît très bien la Chine pour s’y rendre plusieurs fois par an et depuis les années 70.

J’ai assisté à une intervention de l’ex-Premier Ministre organisé par le bouchonnier DIAM, au cours de laquelle, nous ont été présentées les lignes directrices de la Chine et du marché chinois. Quelques idées reçues ont été battues en brèche.

  1. La Chine : Puissance culturelle

 

ConfuciusL’histoire de la Chine remonte à plus de 4 000 ans. Paradoxalement, les échanges avec le vieux continent furent assez rares.

La civilisation chinoise a existé grâce à des idéologies fortes, telles que le confucianisme ou encore le bouddhisme, pour ne citer que celles qui nous sont les plus connues. La Chine n’a jamais cherché à étendre ses frontières mais seulement à les préserver.

C’est une grande puissance culturelle, chargée d’histoire. Pour les Chinois, la France a également une forte connotation culturelle, ce qui nous rapproche de ce peuple.

 

Ils sont un peu latins quelque part contrairement au Japon qui se sent plus proche de la mentalité germanique. Vu de Chine, la France est un pays « romantique ».

 

  1. La Chine : Puissance économique

 

Avec des taux de croissance de plus de 8% par an, la Chine est aujourd’hui le banquier et le moteur économique du monde. Dans un souci de protection, à l’image de son histoire, la Chine protège ses réserves. C’est un peuple qui thésaurise énormément. Mais le peuple chinois est toujours à la recherche du meilleur. Il veut toujours être au niveau des plus grands et dans tous les chantiers qu’il entreprend. Il se donnera bien sûr les moyens pour y parvenir. Envoyer des étudiants en formation à l’étranger pendant 4 ans afin d’étudier, apprendre et comprendre pour ensuite reproduire dans leur pays, n’est pas rare.

  1. La Chine : une pensée commune

 

Notre civilisation est marquée par un point 0, un point de départ : l’origine de la création, qu’il soit religieux avec les textes du nouveau testament ou qu’il soit scientifique avec le Big Bang.

La Chine n’a pas de point 0 ! Il y a un avant, il y aura un après. La réincarnation en est une parfaite représentation.

Les Européens et Américains fonctionnent intellectuellement avec un « moteur à trois temps » : thèse, antithèse, synthèse. Il nous faut toujours trouver un compromis à toute situation.

Le peuple chinois ne connaît que la thèse et l’antithèse, c’est un « moteur à deux temps ».

C’est le bien et le mal, le noir et le blanc, la lune et le soleil, le yin et le yang.

Quand on sait que la propriété intellectuelle n’existe pas en Chine, que les verbes « apprendre » et « copier » se traduise en Mandarin par le même mot了解 , on comprend un peu mieux leurs attitudes et  approches concurrentielles. On peut aisément imaginer que les termes des contrats, même signés des deux parties, ne soient pas toujours respectés.

  1. La Chine et le vin

 

La Chine est aujourd’hui le 5ème pays consommateur avec 560 Millions de litres et le 6ème pays producteur. C’est environ l’équivalent du vignoble Bourguignon qui est planté chaque année (plus de 20 000 hectares).

En 2015, la consommation sera de 2 litres par an par habitant (50 litres actuellement en France). Les lieux de consommation sont notamment les hôtels et restaurants ainsi que les lieux de fête, chers aux Chinois.

La consommation est quasi exclusivement du vin rouge. Le vin est considéré comme un produit de luxe, encore réservé à une certaine élite. La marque est essentielle et le seul vecteur de reconnaissance et de communication.

Une bouteille de vin est aussi souvent offerte en cadeau de prestige.

En plus de leur production locale, les accords de libre échange commerciaux avec l’Australie et la Nouvelle Zélande donnent la possibilité à ces pays d’inonder le marché chinois.

Il est donc essentiel d’être sur place pour défendre nos positions et en gagner de nouvelles !

Une dose de tradition associée à un zeste de modernité seront peut être les facteurs de succès de demain !