La transmission des PME: mythes et réalités

4 septembre, 2012   

Les discours officiels sur la transmission des PME donnent parfois le tournis: 500 000 entreprises vont changer de main dans les dix prochaines années, soit 50 000 chaque année!
Vu de loin, cela pourrait laisser penser que pour tout acquéreur, repreneur personne physique ou industriel, il suffirait de se pencher pour trouver la cible idéale.
La réalité est plus prosaïque, comme le montre une étude récente réalisée par le cabinet Epsilon Research sur le «Baromètre de la transmission de PME en France».
Il faut tout d’abord avoir à l’esprit que 95% des entreprises françaises ont moins de 10 salariés et, quand on parle de PME, selon la classification européenne, il s’agit de sociétés dont l’effectif est compris entre 20 et 249 salariés.
Sur cette base, on dénombre 90 000 entreprises qui ont un potentiel de transmission tous les 20 à 25 ans, soit un taux de transmission de 4% à 5% chaque année.

Cela nous conduit à une évaluation de transmissions possibles de 4 500 affaires environ par an.

L’entonnoir du dénombrement ne s’arrête pas là car on estime qu’un tiers des transmissions est réalisé en interne (famille, salariés…).Il reste donc 3 000 sociétés environ qui vont changer de main chaque année au travers d’une cession externe: on est loin des 50 000 par an !Il faut d’ailleurs souligner que sur ces 3 000 transactions par an, à peine la moitié (40%) est réellement répertoriée en France avec des informations sur l’opération ; ce taux atteint 70% au Royaume Uni, pays où le recours à l’intermédiation est nettement plus développé qu’en France.

L’étude apporte également un éclairage intéressant sur les causes les plus fréquentes d’échec dans les opérations de transmission ; deux sujets se détachent:
• mauvaise préparation des cédants (surévaluation de leur affaire notamment),
• accès au financement pour les repreneurs.
Cela ne doit pas décourager tout repreneur individuel ou industriel de se lancer dans l’aventure de la reprise mais il faut le faire avec lucidité et, de préférence, en étant accompagné.

Encore faut-il avoir bien à l’esprit les critères de réussite:
• une cohérence entre le projet de reprise et le passé professionnel (ou
le domaine d’activité pour une reprise industrielle),
• des moyens de financement adaptés à un montage sécurisé par rapport à la valeur de la cible,
• une ouverture à des apports en fonds propres externes pour des acquisitions plus importantes.

Source Synercom